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Interlude de littérature
29 novembre 2019

Edgar Poe, Double assassinat dans la rue Morgue, Galimard (résumé)

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Edgar Poe (1809-1849) écrivain américain de renommée universelle, considéré l'inventeur de la nouvelle policière, a été connu en France très tôt, grâce aux traductions que Charles Baudelaire a faites de ses oeuvres.

Le récit policier comporte six éléments invariables: le crime, la victime, le mobile, le mode opératoire, le coupable et l'enquêteur.

 

Double assassinat dans la rue Morgue (résumé)

 

L'auteur met en tête de son récit quelques observations relatives "aux facultés de l'esprit qu'on définit par le terme analytiques".  

Nous savons que le mot analyse vient du grec analusis "décomposition". Selon Le Robert "l'analyse "est une opération intellectuelle consistant à décomposer un tout en éléments et à en établir les relations  ou bien une opération logique consistant à remonter d'une proposition à d'autres propositions reconnues pour vraies d'où on puisse ensuite la déduire.

Les aptitudes analytiques d'une personne sont en elles -mêmes peu analysables; on ne les apprécie que par leurs résultats. L'analyste tire du plaisir de toute activité qui met son talent en jeu: des énigmes, des rébus.

Peut-être que cette faculté de résolution augmenterait en étudiant l'analyse, cette branche des mathématiques, improprement nommée ainsi car tout calcul n' est pas analyse.

Par ailleurs, on croit que le jeu des échecs développerait les capacités analytiques de leurs joueurs, ce qui est faux. Ce jeu complexe où les pièces sont douées de mouvements divers et représentent des valeurs variées, demande beaucoup de calculs et d'attention de la part de ses participants et non pas de l'habilité.

Au contraire, le modeste jeu de dames où le mouvement des pièces est simple, exige  un joueur, bon analyste qui puisse entrer dans l'esprit de l'adversaire et découvrir un moyen pour l'attirer dans une faute.

Mais il n'y a aucun jeu qui fasse plus travailler la faculté d'analyse que le whist. Celui qui est un observateur attentif et qui maîtrise les règles de Hoyle, peut bien jouer. Mais c'est dans les cas situés au-delà de la règle que le talent de l'analyste se manifeste. L'analyste fait en silence une foule d'observations et de déductions. Il sait ce qu'il faut observer.

Le jeu est l'objectif principal de son attention mais il examine aussi la physionomie de ses adversaires et recueille une foule d'observations dans les expressions variées de certitude, de surprise, de triomphe ou de mauvaise humeur. Il considère la manière dont chaque partenaire distribue ses cartes ou ramasse une levée. Tout, pour lui, rend compte du véritable état des choses: " une parole accidentelle, involontaire, une carte qui tombe, ou qu'on retourne par hasard, qu'on ramasse avec anxiété ou avec insouciance; l'embarras, l'hésitation, la vivacité, la trépidation".

Enfin, la faculté d'analyse ne doit pas être confondue avec l'ingéniosité ou faculté de combinaison; l'analyste est nécessairement ingénieux mais il arrive que l'ingénieux soit incapable d'analyse.. L'homme ingénieux est plein d'imagination alors que  l'homme vraiment imaginatif n'est jamais autre chose qu'un analyste.

*

 L'histoire se déroule à Paris, un Paris imaginaire,  pendant le printemps et une partie de l'été de 18...

Le héros, Auguste Dupin, jeune de bonne famille, mais désargenté, aimant lire, fait, dans un cabinet de lecture,  la connaissance d'un étranger, féru lecteur, comme lui. Ils deviennent de bons amis à tel point qu'ils décident d' habiter ensemble et s'adonnent à la lecture, à l'écriture et à la conversation. Cet ami, personnage secondaire, est le narrateur; il raconte l'histoire à la première personne. Petit à petit, il constate que Dupin a une capacité d'analyse hors du commun; il peut même lire ses pensées sur son visage.

Un jour, survolant la Gazette des tribunaux, leur attention est attirée par un titre surprenant :" Double assassinat des plus singuliers". Un crime apparemment sans mobile et insoluble pour la police.

En bref, à trois heures du matin, les habitants du quartier Saint-Roch sont réveillés par des cris effroyables venant de la  rue Morgue, du quatrième étage d'un immeuble habité par une dame et sa fille. Montant l'escalier, tous entendent deux voix se disputer: une grave disant "sacré diable" et l'autre aiguë d'un étranger. La porte est fermée de l'intérieur; ils forcent, entrent et ne trouvent que deux  femmes mortes: la fille étranglée, ayant le corps engagé dans le conduit de la cheminée, la mère décapitée et jetée sur le pavé de la cour intérieure. Les assassins dont on a entendu les voix, ont disparu mystérieusement.

Selon les témoins, les deux femmes sortaient peu, ne recevaient pas. Cependant, trois jours avant l'assassinat, la mère avait demandé à son banquier 4000 francs et le commis Dubon l'avait accompagnée jusqu'à la maison. Après l'enquête de la police, monsieur Dubon est incarcéré, malgré l'absence des preuves contre lui.

Dupin, voulant rendre service à Dubon emprisonné pour rien, décide de s'occuper de ce cas. Le préfet de police lui donne une autorisation et Dupin, accompagné de son ami, va sur les lieux du crime faire son enquête. Il examine longuement et avec une attention minutieuse les alentours et la maison , puis monte dans la chambre où se trouvent les deux cadavres, passe dans les autres chambres, descend dans la cour et enfin, il rentre chez lui tard dans la nuit, après avoir passé une annonce dans  Le monde :" Orang-outang trouvé dans le bois de Boulogne. S'adresser rue... "

Le lendemain, il fait le point sur cette affaire. 

 Tous les témoins sont d'accord sur le fait que la voix rude est celle d'un Français et que  les sons de l'autre voix ne ressemblent à aucune langue. Quant à l'évasion des meurtriers, tout à fait impossible selon la police, Dupin démontre que l'impossibilité n'est qu'apparente. L'assassin a pu s'enfuir par la fenêtre qui touchait le lit de la dame. Tout près de cette fenêtre il y a une chaîne de paratonnerre . L'assassin, très agile, a dû la monter et se servant des volets,  entrer dans la chambre. Cette énergie insolite il faut la rapprocher de cette étrange voix aiguë .

Et puis, bien que l'assassin ait tout sorti des tiroirs de la commode, il n'a pas pris l'argent. Donc l'or n'est pas le mobile de l'attaque. Aussi les procédés employés pour tuer la jeune fille ne sont pas ordinaires. Pourquoi l'étrangler et l'introduire dans la cheminée avec la tête en bas?  D'autres indices confirment la force du tueur: les mèches de cheveux de la jeune victime arrachées avec racines et cuir chevelu et la tête de la mère coupée avec un rasoir. Quelle férocité!

Donc il s'agirait d'un meurtrier agile, désintéressé, féroce, ayant une voix dénuée de toute syllabisation.  Et, vu la trace de strangulation sur le cou de la jeune, l'assassin ne serait pas un homme mais un orang-outang. Il a dû s'échapper de la maison et entrer par la fenêtre ouverte dans la chambre des victimes. Son maître l'a sûrement suivi jusqu'à la fenêtre, d'où il a vu, impuissant, le carnage..

Ces conclusions ne sont que les conjectures du détective Dupin.  Il attend maintenant qu'un matelot,  propriétaire de l'animal, ayant vu l'annonce du journal, se présente à son domicile et qu'il confirme ses hypothèses... En effet, il arrive et, sous la contrainte, il raconte avoir acheté l'orang-outang et l'avoir enfermé dans une pièce chez lui.

Le matin du meurtre, rentrant d'une fête, il trouve l'animal dans sa chambre, un rasoir à la main. Il le menace avec un fouet, mais l'orang-outang s'échappe et son maître, désespéré, le poursuit. Le fugitif attiré par  la lumière de la fenêtre des victimes monte à l'aide de la chaîne du paratonnerre et entre dans leur chambre. Le matelot grimpe aussi jusqu'à la fenêtre d'où il le voit empoigner la vieille par les cheveux et lui couper la gorge avec le rasoir. La vue du sang amplifie la fureur de la bête qui se jette alors sur la fille, enfonce ses griffes dans sa gorge et la tue. Ensuite, voyant son maître à la fenêtre , se sentant coupable et voulant cacher les traces de sang, il met tout en désordre et finit par pousser le corps de la fille dans la cheminée et jeter le corps de la mère par une fenêtre. Les gens ont dû entendre les exclamations d'horreur du matelot mêlés aux glapissements de la bête.

Les deux , matelot et orang-outang, se sont enfuis avant que la foule entre dans la chambre. 

Finalement Monsieur Dubon, innocent, fut relâché et l'orang-outant rattrapé plus tard par son propriétaire et vendu au jardin des Plantes.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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