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Interlude de littérature
27 juillet 2023

Bernard Klein, Histoire romaine : De la légende d'Enée à la dislocation de l'empire

histoire_romaine

 

Lecteur, Ce petit livre , très abordable, nous offre une riche matière à réflexion. 

 

 

 

 

Entre 753av J.C et 476 après J.C , on distingue 3 grandes périodes de l'histoire de Rome: 

-la Royauté  ( forme de gouvernement où un homme, le roi,  dirige le peuple)

-la République (le pouvoir appartient à des magistrats élus par les citoyens et à des sénateurs)

-l'Empire (une sorte de monarchie à plus grande  échelle, avec des colonies)

I. LA ROYAUTE  (753-509)

La fondation de Rome, selon les légendes d'Enée et de Romulus 

Les légendes inspirées des Grecs font des Romains des descendants des Troyens, menés en Italie par Enée, après la prise de Troie, datée par les Grecs de 1193 à 1184 av J.C. Enée y aurait fondé Lavinium et son fils( Ascagne) , Albe la Longue. Treize rois succèdent à Ascagne. 

Le dernier d'entre eux, prend le pouvoir en chassant son frère Numitor. Il tue les fils de Numitor et impose à sa fille Rhéa Silvia de devenir prêtresse de Vesta. Mais Silvia, "visitée " par le dieu Mars, met au monde 2 jumeaux, Romulus et Rémus. Le roi usurpateur abandonne les  bébés dans le courant du Tibre, mais ils sont recueillis par une louve et ensuite sauvés et élevés par des bergers.

Devenus adultes , ils décident de fonder Rome à l'endroit où ils avaient été abandonnés. Une dispute éclate entre eux, à propos du lieu à choisir, et Rémus se fait tuer par son frère. Alors c'est Romulus qui fondera  Rome.

Pendant les premiers 2 siècles de son existence Rome fut gouvernée par des rois. Trois rois d'origine sabine succéderaient à Romulus. Ensuite viendraient 3 rois étrusques : Tarquin l'Ancien, Servius Tullius et Tarquin le Superbe.  

La période des rois étrusques est très faste pour les Romains. Rome a alors une organisation civique complexe, avec un sénat, une assemblée populaire et un roi qui cumule les pouvoirs religieux, militaires et politiques. 

Tarquin le Superbe prend le pouvoir par violence, en tuant son père. Puis il abolit la Constitution, fait assassiner les sénateurs fidèles à son père et agit en tyran. Quand son fils viole Lucrèce, la femme de son cousin, Tarquin le Superbe est chassé de Rome.

Les Romains jurent de ne plus avoir de roi et proclament la République en 509 av J.C.

II. LA REPUBLIQUE (509-29)

1) La République et les citoyens romains 

a) Les conflits entre les patriciens et les plébéiens ( 509-367)

La chute de la royauté à Rome s'est traduite par la transmission des pouvoirs du roi à des magistrats élus annuellement par le peuple. Le peuple romain comprend alors 2 catégories de citoyens; les patriciens ( descendants des membres du sénat à l'époque royale) et les plébéiens ( des petits propriétaires de terre ou artisans, exclus de l'exercice du pouvoir).

Même s'ils n'exercent pas le pouvoir, les plébéiens sont citoyens- soldats. Ils sont indispensables à la cité qui est alors en guerre perpétuelle.

Les plébéiens décident de créer leurs propres institutions: les édiles de la plèbe, pour les questions de ravitaillement, et les tribuns de la plèbe pour se protéger des abus de pouvoir. Il y a donc 2 séries d'institutions parallèles.

Les plébéiens obtiennent en 451-449 une première grande victoire avec la publication par écrit des lois rédigées. Au même moment le droit d'appel est confirmé: aucun magistrat ne peut plus punir un citoyen à Rome sans qu'il puisse faire appel au peuple pour le juger.

Après un siècle de luttes, les plébéiens finissent pas obtenir, en 367,  l'accès au consulat. Par la suite les autres magistratures( dictature, censure, préture, questure) s'ouvrent aux plébéiens. 

b) Les institutions du peuple romain (IIIe-Ier siècle)

Les institutions se stabilisent au IIIe siècle, et un équilibre satisfaisant s'instaure entre les 3 pouvoirs complémentaires:

-les magistrats,

-le sénat et

-le peuple.

* Les consuls et les autres magistrats

Les principaux magistrats à Rome sont les 2 consuls. Les consuls succèdent au roi dans tous ses pouvoirs à l'exception de certaines compétences religieuses.

Ils exercent le pouvoir de commander et de punir les citoyens à l'intérieur et à l'extérieur de Rome. Chacun a toute une escorte qui le suit. Le consul a aussi le droit de prendre les auspices, c'est-à-dire de consulter Jupiter pour toute action politique( partir à la guerre , voter des lois...). 

  Le pouvoir des consuls est limité à une année, les consuls sont élus par le peuple, il y a égalité des pouvoirs entre les 2 consuls. Ceux qui n'exercent pas le pouvoir (plébéiens) ont voulu se protéger des abus possibles par le droit d'appel. Ainsi le pouvoir des consuls dans la Ville est limité par le droit d'appel au peuple. Mais à l'extérieur de la Ville les consuls exercent le pouvoir de commander l'armée et ont le droit de punir de mort les citoyens, sans possibilité d'appel. 

D'autres magistratures sont héritées du temps des rois ou sont créées sous la République. Il s'agit des:

-questeurs (ils s'occupent de la gestion du Trésor public, des archives..),

-des censeurs (ils font les recensements de citoyens, la liste des sénateurs..)

-des prêteurs (ils remplacents les consuls à Rome en leur absence).

*Le sénat

Le sénat est un héritage de l'époque royale: c'était l'aristocratie romaine. Sous la République il est composé de 300 membres, anciens magistrats. Il dispose d'une grande autorité et doit être consulté par les magistrats pour toute affaire importante.

*le peuple

Le 3e pouvoir  à Rome est exercé par le peuple. Réuni en comices, il exerce 2 pouvoirs essentiels: l'élection des magistrats et le vote de lois. En ce sens, on peut dire que la République est une forme de démocratie. Cependant, ce sont les magistrats qui ont le rôle actif: ils sont les seuls à pouvoir convoquer le peuple ou le sénat et à pouvoir proposer une loi.

Chaque citoyen est classé selon la région dont sa famille est originaire et selon sa fortune.

c) Etre citoyen dans une République aristocratique 

Les citoyens romains bénéficient tous de la protection de la loi et des droits civils ( mariage, propriété, transactions commerciales) mais n'exercent pas les mêmes droits politiques. 

La pleine citoyenneté est réservée à l'homme adulte (>de 17ans) et marié. Les enfants sont sous la tutelle  du père et les filles passent de celle de leur père à celle de leur époux. La citoyenneté s'acquiert par la naissance. Les Romains accordent facilement la citoyenneté à des esclaves ou des étrangers. 

Tous les citoyens sont électeurs mais ils ne sont pas tous éligibles car les fonctions les plus importantes sont réservés aux plus riches. L'ensemble des chevaliers forme l'ordre équestre. Pour être chevalier il faut posséder une fortune importante. Seul un chevalier peut être élu aux magistratures. Un magistrat après sa sortie de charge entre dans l'ordre sénatorial, le plus élevé en dignité.

L'apartenance à l'ordre équestre et à l'ordre sénatoriel n'est pas héréditaire. La notion d'hérédité n'est cependant pas absente à Rome. En effet, les patriciens le sont de naissance et tout descendant de patricien est considéré comme noble. Comme, depuis 367, les riches plébéiens peuvent se faire élire consuls, se forme la noblesse plébéienne. 

La période de l'histoire romaine de 367 à la victoire sur Carthage a été idéalisée par les Romains. Le régime républicain est alors aristocratique parce qu'il accorde une place prédominante à l'élite de la société (nobles, sénateurs, chevaliers). La grande affaire des Romains est alors la guerre. L'ambition de tout aristocrate est d'être élu consul, de mener une guerre victorieuse et de mériter un triomphe. Les nobles et les sénateurs sont tenus à un certain type de comportement: austérité des moeurs, frugalité, modestie du train de vie et respect à l'égard des simples citoyens. Jusqu'à la fin du IIIe siècle, la grande majorité des citoyens romains est formée de paysans  propriétaires. L'écart entre les fortunes n'est pas considérable, Rome connaît une relative homogénéité sociale.

d) Les dieux des Romains

A Rome, comme dans toute cité antique, religion, pouvoir et politique sont indissociables. Le culte a pour objectif de s'assurer de la bienveillance des dieux. Les nombreux rites sont sous la responsabilité des magistrats et des prêtres de Rome. 

Les prêtres sont des hommes comme les autres. En fait, tous les citoyens romains sont en quelque sorte prêtres, puisque chaque père de famille est tenu d'assurer les cultes familiaux. 

Les dieux sont innombrables: dieux célestes, infernaux, liés aux activités humaines, aux lieux. On consacre aux dieux connus un lieu avec au moins un autel, ou un temple. Elever un autel ou un temple ne suffit pas. Il faut aussi consacrer au dieu un jour de "fête" dans l'année, pour célébrer son culte. Le rite essentiel est le sacrifice d'un animal. Ce sacrifice s'accompagne d'offrandes de vin d'encens, de prières. Parfois le culte prend la forme de grandes fêtes ( les ludi ou jeux). Les jeux sont des réjouissances collectives partagées par les dieux et les citoyens: ils comprennent des spectacles, des sacrifices et une procession des statues des dieux. 

La piété consiste à veiller à ce que les rites institués soient accomplis. C'est une afaire de pratique. A la fin de la République , un grand nombre de cultes sont négligés. Cela a fait penser à une crise de la religion romaine.

 

2) La République conquérante ( Ve-Ier siècle)

* la conquête de l'Italie

A ses débuts Rome se limite au Latium, à l'Etrurie et à la Sabine. Elle déploie progressivement son hégémonie sur tous les peuples voisins jusqu'à se retrouver maîtresse de toute la péninsule italienne.

Des échecs remettent parfois en cause cette suprématie: en 390 les Gaulois avancent jusqu'à Rome, qu'ils prennent et incendient à l'exception du Capitole.

* le duel Rome-Carthage ( 272- 201)

Les Romains cherchent ensuite à reculer leurs frontières et font du bassin méditerranien et du reste de l'Europe le centre de leur politique extérieure. La première étape de cette extension du territoire les oppose à Carthage. Trois guerres puniques opposent les 2 cités de 265 à 146 av J.C . La première guerre permet à Rome de gagner de nouveaux comptoirs commerciaux et de développer une flotte digne de sa puissance grandissante. La deuxième la fait trembler devant Hannibal et ses éléphants de guerre qui attaquent le sol italien. Rome sort malgré tout, victorieuse de cet affrontement et détruit lors d'une troisième guerre, sa rivale. 

*La naissance d'un empire (201-50)

Rome devient alors la première grande puissance méditerranéennes et se lance dans une entreprise de domination universelle. La Macédoine, la Grèce, l'Asie Mineure (le royaume de Pergame, la Cilicie, la Bithynie, la Syrie) puis les Gaules se soumettent. 

*L'armée romaine

A quoi attribuer ces prodigieux succès? 

Une première réponse, serait la qualité de l'armée romaine. Mais expliquer la supériorité des Romains sur les ennemis par la qualité de leur armement et l'excellence de leur tactique s'avère insuffisant. 

La supériorité militaire est aussi une question de ressources humaines et matérielles. Or Rome a toujours pu aligner un nombre important de soldats dans ses guerres. Cette capacité s'explique par 2 phénomènes: l'augmentation du nombre des citoyens romains et l'intégration des vaincus dans l'armée romaine. Cette capacité des Romains  à étendre la citoyenneté est unique dans le monde antique.

Les Romains se distinguent encore par l'importance des valeurs guerrières dans leur société et leurs mentalités. Ainsi les Romains valorisent à un point extrême le courage viril et la discipline. Peine de mort, bastonnade, coups de verges ou amendes punissent les fautes des soldats. Inversement , les soldats obtiennent des récompenses honorifiques. Cette culture virile et militaire se constate aussi dans l'acharnement des Romains à ne jamais reconnaître une défaite et à combattre jusqu'à la victoire. 

3) Le dernier siècle de la République (133-30) 

Cet impérialisme pose problème:les paysans qui fournissent le plus de soldats, reçoivent peu de parts de l'ensemble des terres confisquées par les Romains , qui est accaparé par les plus riches. Confrontés à l'afflux de blé étranger, ils doivent changer leurs méthodes de production, exploiter leurs terres pour le compte d'un autre, les quitter ou, accablés de dettes , être réduits en esclavage.

Ces disparités sociales, auxquelles s'ajoutent des inégalités politiques, donnent naissance à de multiples crises.

La crise gracquienne (133-121)

Cette crise est liée à 2 frères réformateurs les Gracques , membres d'une famille de la noblesse plébéienne. L'aîné, Tiberius, propose une loi destinée à limiter la surface de l'ager publicus possédée par les particuliers, à redistribuer les terres aux citoyens pauvres et à déclarer ces propriétés inaliénables.

Le cadet, Caius, met en place une loi frumentaire organisant des distributions de blé mensuelles à prix réduit. Il propose d'étendre la citoyenneté à tous les Latins. 

Accusés de vouloir la fin de la République, ces frères révolutionnaires sont assassinés. 

*le temps de Marius et Sylla (121-78)

Des nouveaux contestataires apparaissent alors, tels Marius, l'homo novus. Cet homme nouveau, dépourvu d'illustres aïeux, doit tout à son intégrité, son mérite et ses qualités personnelles. Elu 7 fois consul, il professionnalise l'armée, qui devient un pivot des mouvements révolutionnaires et un pilier politique pour les ambitieux. Sa politique populiste s'appuie sur les revendications du peuple. 

Sylla, un général aux opinions conservatrices, s'oppose à lui lors de la première guerre civile. Sylla l'emporte mais voit apparaître une nouvelle génération d'ambitieux qui enterreront cette Res Publica dont il a tenté de préserver les valeurs traditionnelles. En 85, Sylla est vainqueur de Mithridate, roi du Pont. Il revient en Italie et à la fin de l'année 82 se fait nommer dictateur et jamais , depuis le temps de rois, un homme n'avait eu autant de pouvoir à Rome. 

* Pompée et Jules César

La République, secouée par les révoltes serviles, menacée par des tentatives de coups d'Etat comme la conjuration de Catilina, trouve un nouveau champion en Pompée, ce général qui a mené de brillantes guerres contre le roi Mithridate en Asie Mineure et assuré la sécurité maritime de Rome en écrasant les pirates.

Loin de se rendre maître du pouvoir civil, Pompée conclut un pacte secret avec Crassus , le vainqueur des révoltes serviles, et Jules César, le neveu de Marius. Ce triumvirat constitue une alliance politique sans fondement légal qui permet à ces ambitieux de s'entraider en ratifiant des lois à leur avantage.

Jules César se voit confier la conquête des Gaules et Crassus est chargé d'aller lutter contre les Parthes: il meurt à Carrhes en 54, en subissant une défaite humiliante. Seul Pompée reste à Rome, où le Sénat perd tout contrôle de la vie politique et ne parvient pas à stopper l'anarchie dans les rues.

La crise explose au retour de César en 49: le vaiqueur des Gaulois refuse d'obéir au Sénat, qui souhaite le remplacer à la tête des Gaulois. Il franchit le Rubicon pour défier le Sénat et Pompée : c'est le début d'une deuxième guerre civile.

Le Rubicon est un fleuve servant de frontière entre le territoire italien et la Gaule cisalpine. Il a un rôle symbolique dans le droit romain: aucun général ne peut le franchir avec son armée , sans l'autorisation du Sénat. En le passant César brave la loi romaine. 

*la deuxième guerre civile  et ses conséquences

Cette deuxième guerre civile dure 4 ans. La bataille de Pharsale marque la victoire de César sur Pompée, qui se réfugie en Egypte où il est décapité sur les ordres de Ptolémée XIII. César désavoue le pharaon, fait d'Egypte un protectorat de Rome et s'éprend de Cléopâtre, la soeur de Ptolémée. 

César se fait nommer dictateur pour 10 ans et en 44 dictateur à vie. Il reçoit le titre de Parent de la patrie et se présente comme un nouveau Romulus. Il invite à Rome la reine Cléopâtre. Son nom est donné à un mois de l'année ( Julius =Juillet).

*Des Ides de Mars à la bataille d'Actium

Tous ces signes royaux excitent la colère des sénateurs qui décident de l'éliminer. Lors des Ides de Mars (15 mars 44) , les conspirateurs , menés par Brutus, le fils adoptif de César, transpercent leur ennemi  de 25 coups de couteau. César s'effondre  au milieu du sénat  sur ces mots célèbres : "Tu quoque mi fili " (toi aussi mon fils).

A sa mort une comète apparue à ce moment- là,   passe pour être l'âme de César montée au ciel: il est donc devenu divus, le second homme de l'histoire à avoir été divinisé , après Romulus. Ensuite une nouvelle guerre civile commence: elle dure 15 ans. Ni l'enterrement grandiose de César, ni la traque de ses assassins, ni le triumvirat légal alliant Marc Antoine, Octave (le petit neveu de César) et Lépide (le maître de cavalerie de César) n'apaisent la situation. 

Lépide se retire en Afrique, loin des querelles de Marc-Antoine et Octave. Le premier s'installe à Alexandrie en Egypte, où il vit avec la reine Cléopâtre. Il contrôle tout l'Orient romain. Le second reste à Rome et domine tout l'Occident et se sert de l'orientation de son rival pour en faire un traître dans l'opinion publique et consolider sa propre popularité. 

Ils s'affrontent sur la mer Adriatique, au cap d'Actium. Traqué par Octave qui le poursuit en Alexandrie, Antoine met fin à ses jours , suivi par Cléopâtre.

Octave rentre victorieux à Rome . Il est désormais le seul maître de Rome et de son Empire.

III. L'EMPIRE (29 av J.C-476)

Ce que nous nommons Empire était appelé par les Romains le principat: Octave prend le titre de princeps ( prince: tittre réservé au sénateur prenant le premier la parole), celui d'imperator (général en chef des armées) et reçoit le surnom d'Auguste (" vénérable") et enfin le titre de Père de la Patrie, qui fait de lui un nouveau Romulus, le fondateur de Rome. Le sénat donne son nom,  à un mois de l'année (Augustus =août). Aussi il reçoit tous les pouvoirs (militaire, politique, religieux, juridique, legislatif, judiciaire, censure) et les privilèges (inviolabilité, puissance tribunitienne, sacro-sainteté) d'un roi, sans en porter ce titre, haï des Romains.

Le Sénat et la plupart des institutions ne disparaissent pas: l'Empire n'est finalement qu'une sorte de république , sous une nouvelle forme .

1) Empire et les empereurs (29- 235)

Le Haut-Empire correspond à la période s'étendant du règne d'Auguste à la grande réforme politique et administrative de l'empereur Dioclétien.

Pendant cet intervalle couvrant 3 siècles, de nombreuses familles se succèdent au pouvoir: les Julio-Claudiens (Auguste, Tibère, Caligula, Claude, Néron, Galba, Othon  Vittelius) , les Flaviens( Vespasien, Titus, Domitien) , les Antonins ( Nerva, Trajan, Hadrien, Antonin le Pieux, Marc-Aurèle, Commode) et les Princes syriens et africains. Certaines dynasties sont séparées par les règnes d'empereurs éphémères, des princes sans prestigieuse lignée ou par des séries d'usurpateurs.

*la naissance d'un régime

Auguste réorganise la vie politique et religieuse, l'administration, les finances, la justice et l'armée pour réinjecter de solides structures morales et sociales dans la vie des Romains,  bouleversés par des crises successsives.

Plaçant son règne sous la protection d'Apollon, Auguste se fait protecteur éclairé des lettres, des arts et des sciences et commande des restaurations ou des créations de bâtiments et d'équipements  utilitaires. Rome devient le centre rénové, moderne et vivant d'un empire qui se veut paisible.

Il mène une politique extérieure méthodique, en repoussant les frontières de l'empire sur les fronts africains, égyptiens, danubiens, germains, gaulois et ibériques, puis en le pacifiant.

Les dernières années de son règne sont occupées par la question de la succession: sans héritier mâle, Auguste adopte son beau-fils Tibère. 

*Un système impérial mis à l'épreuve

S'ouvre alors le défilé de ceux que l'on surnomme les empereurs fous: Tibère, quoiqu'il ait géré l'administration et la politique extérieure de manière remarquable, marque les esprits par sa misanthropie et son utilisation autoritaire et violente du pouvoir. 

Les 4 ans du règne de Caligula se résument à une succession de folies: inceste avec sa soeur, son cheval nommé consul..

Son timide oncle bègue, Claude, lui succède et remédie  à son absolutisme flamboyant: excellent administrateur, il favorise l'assimilation des provinces , améliore la législation civile et repousse les frontières de l'empire de Bretagne. Il est assassiné par sa femme , Agrippine la Jeune , qui met son fils Néron sur le trône.

Le règne de cet artiste raté est marqué par l'incendie de Rome. Déclaré ennemi numéro 1 , Néron est tué et remplacé par Galba, proclamé empereur par ses troupes en Espagne et soutenu par le Sénat.

*Empire normalisé

Ces règnes ont permis d'expérimenter le nouveau système politique et d'innover, de réformer et d'adapter son administration.La République a définitivement disparu. Le plus important est le poids de l'armée, qui entraîne, entre 68 et 69, une année de révolutions militaires où se succèdent les empereurs , au rythme des coups d'Etat: Galba règne 7 mois, Othon 98 jours et Vittelius un an.

Le pouvoir se stabilise avec la dynastie de Flaviens. Vespasien, premier empereur plébéien, ramène la paix et rétablit l'équilibre des finances publiques grâce à des taxes. Son fils Titus, finalise la construction cadeau des Flaviens aux Romains: le Colisée.

Son frère Domitien règne en despote cruel et paranoïaque: il montre combien l'absolutisme transmis par hérédité est une erreur à éviter. Les empereurs lui préfèrent par la suite le système de l'adoption. 

2) Crise et redressement de l'Empire romain (235-395)

a) de nouveaux périls et la défense de l'Empire

*les frontières menacées 

En Europe, au début du IIIe siècle, le monde Barbare est en plein bouleversement. Au milieu du IIIe siècle, ils parviennent à pénétrer à l'intérieur des terres et  pillent de nombreuses villes. Rome, elle même est menacée dans les années 260. 

*le redressement

Mais l'Empire se montre capable de réagir, au prix d'un gros effort militaire et financier et de réformes importantes. A partir des années 260 , les sénateurs sont exclus de tous les commandements militaires et de la plupart des gouvernements de province. Ils sont remplacés par des chevaliers, cette fois des militaires de carrière.

Les empereurs sont désormais issus de l'armée et choisis par elle seule. C'est l'ère des empereurs-soldats, originaires pour la plupart des régions danubiennes. Le redressement commence avec les empereurs Claude II, Aurélien et Probus. Il se confirme avec Dioclétien. L'Empire a rétabli la sécurité de ses frontières. 

*les réformes militaires

Ce rétablissement s'accompagne de réformes militaires d'envergure. Ainsi au IVe siècle, l'Empire procède au recrutement de plus en plus massif de Barbares qui , vaincus, sont intégrés dans l'armée. A la fin du IVe siècle, on peut même dire que les meilleures troupes romaines sont constituées de Barbares, en particuliers germaniques. 

*de nouveaux périls

Vers la fin du IVe siècle un nouveau peuple barbare bouleverse les régions: ce sont les Huns qui repoussent les Wisigoths vers le Danube. Les Empereurs Valens et puis Théodose les autorisent à s'installer dans l'Empire. 

b)  un nouveau style de gouvernement

Avec les empereurs- soldats du IIIe siècle et surtout le règne de Dioclétien, le régime impérial connaît une inflexion sensible qui rompt définitivement avec l'esprit du principat. Le sénat ne joue plus aucun rôle dans la désignation de l'empereur. Les empereurs cherchent à asseoir leur légitimité sur la faveur des dieux: Le dieu Soleil pour Aurélien, Jupiter pour Dioclétien, Apollon pour Constantin avant qu'ils ne deviennent ouvertement chrétiens entre 312 et 324. Lorsque , après Constantin, tous les empereurs sont chrétiens , à l'exception de Julien, c'est le dieu chrétien qui est considéré comme la source de leur pouvoir sur terre. 

*la sacralisation de l'empereur

L'empereur se fait maintenant appeler officiellement maître ( dominus) et porte un diadème, l'insigne de la royauté. Il n'est plus le " premier" prince, mais le maître absolu de tous les Romains qui sont ses sujets. Sa personne est considérée sacrée.

*la succession impériale

La question de la succession impériale se pose toujours. Dioclétien imagine un système original: la Tétrarchie : il s'agit de 4 empereurs choisis en dehors de tout lien familial. Mais à la mort de son père, Constantin se proclame  empereur , lui même et impose le retour de la succession dynastique. A Constantin succèdent Valentinien et puis Théodose.

A partir de 395 la division de l'Empire entre Orient et Occident devient permanente. Constantin fonde une capitale nouvelle pour l'Empire d'Orient: c'est Constantinople. 

c) les réformes et changements de société

*La bureaucratie de l'Empire s' alourdit mais son efficacité est  sujet à discussions.

*Les paysans libres qui exploitent les terres des grands propriétaires sont si pauvres qu'ils ne peuvent plus quitter leur terre.

*Constantin et son fils décident de confier à nouveau aux sénateurs toutes les fonctions administratives. Les sénateurs deviennent ainsi des fonctionnaires impériaux. Le consulat reste très prestigieux. 

Tous ces changements ont 2 conséquences: d'une part , la distinction juridique entre hommes libres et esclaves s'estompe au profit d'une opposition entre riches et pauvres, d'autre part , le service de l'Etat distingue le service armé du service civil. En effet les sénateurs sont exclus de l'armée. C'est là une rupture fondamentale: le service armé n'est plus l'affaire des citoyens, ni des élites sociales, c'est celle de professionnels de la guerre. Les soldats forment une véritable société à part. Se forme ainsi, peu à peu, une nouvelle aristocratie fondée sur le métier des armes qui annonce celle du Moyen Age.

d)  la christianisation de l'Empire

Une autre révolution touche la religion. En effet en moins d'un siècle, de 312 à 392, le christianisme devient la religion de l'Etat romain. Trois empereurs tentent d'imposer le retour aux cultes traditionnels: Dèce en 249-250, Valérien en 257-258 et Dioclétien en 303-305. Ils échouent malgré l'emploi de la torture et les peines de mort. L'empereur Galère met fin aux persécutions officielles en 311, peu avant sa mort. C'est alors le moment de l'ascension de Constantin, le premier empereur converti au christianisme. Ses successeurs sont tous chrétiens , sauf Julien qui tente de restaurer le paganisme.

Conclusion

*Chute de l'Empire romain (395-476)

Après la division entre Empire romain d'Occident et Empire romain d'Orient en 395, la partie occidentale résiste mal aux pressions des Barbares. Rome est mise à sac par les Wisigoths en 410 et puis par les Vandales en 455 et ne parvient à se maintenir que jusqu'en 476. En revanche, l'Empire d'Orient dure encore 1000 ans (en 1453 ).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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